Redressement judiciaire : c’est quoi au juste ?

Lorsqu’une entreprise est confrontée à des difficultés financières importantes, le redressement judiciaire apparait alors comme une dernière solution pour sortir du tunnel. Cette démarche a l’avantage de donner du temps à un chef d’entreprise et de le soutenir dans la mise en place d’une stratégie pour repenser l’organisation de sa société. Le compte est apuré, l’entreprise possédant des dettes peut garder son activité économique et préserver ainsi les emplois des salariés. Quel est le processus d’un redressement judiciaire ? Quelles conséquences cette décision a-t-elle ? Découvrez les explications dans cet article !

Les critères pour ouvrir un redressement judiciaire

C’est seulement si une entreprise est officiellement en cessation de paiement qu’un redressement judiciaire est démarché. L’entreprise n’a pas assez d’actif pour répondre à son passif exigible. Le redressement judiciaire intervient alors comme dernière chance.

A lire aussi : Combien coûte un avocat ?

Une procédure de redressement judiciaire peut être lancée par le chef de l’entreprise. Il a un délai de 45 jours à partir de la cessation de paiement pour faire sa demande. Un créancier peut aussi assigner cette procédure, tout comme un Président du tribunal peut intervenir. Cette procédure peut également être une demande directe du procureur de la République. Quelle que soit la personne qui lance la procédure de redressement judiciaire, c’est au final le tribunal qui statue sur la demande d’ouverture.

Les étapes d’un redressement judiciaire

Lors de la première audience, ce que l’on appelle les organes de la procédure vont être appelés. Un juge commissaire, un commissaire-priseur et un mandataire judiciaire sont en effet nommés afin de contrôler l’entreprise. Cette audience fait également le point sur l’historique de l’entreprise et sur les causes qui ont conduit celle-ci à une situation compliquée. Le chef d’entreprise est présent et doit justifier ses choix de gestion. Un avocat accompagne souvent le dirigeant dans ce contexte.

A lire aussi : Calcul des IJSS et ATMP

Le mandataire judiciaire a pour mission d’examiner le nombre de licenciement de salariés nécessaire pour régler les soldes de tout compte. Il effectue une vérification du passif de l’entreprise et reçoit les déclarations de créance. Pour finir, il établit les actifs. Chaque action réalisée par la société le temps de la procédure est répertoriée dans un rapport remis par le mandataire au tribunal. Cela a pour but de détailler la situation de la société.

C’est à l’ouverture du redressement qu’est déterminé par le tribunal le délai avant la fin de l’intervention. Une durée d’un an au maximum est possible seulement si le débiteur répond à plusieurs critères. Son entreprise doit avoir moins de 5 salariés (dans les 6 derniers mois), avoir un chiffre d’affaire en dessous de 750 000 euros et ne pas être en possession d’un patrimoine comprenant des biens immobiliers. Une procédure classique a une durée de deux ans au minimum.

Quelles sont les conséquences d’un redressement judiciaire ?

Lorsqu’une entreprise est en situation de redressement judiciaire, elle ne doit pas pour autant mettre fin à ses contrats en cours, à moins qu’un administrateur évalue le caractère néfaste de ceux-ci vis-à-vis des comptes. L’activité est maintenue, bien que l’entreprise ne doive pas régler ses créances datant d’avant le jugement.

Il est possible pour finir, qu’un tiers souhaite reprendre en totalité ou partiellement la société. Ce souhait est exprimé au moment de l’ouverture de la procédure. En cas d’échec de la part du débiteur quant au redressement de son entreprise, le tribunal peut décider de la cession de celle-ci. S’il n’y a pas d’offre intéressante, le tribunal peut opter pour la liquidation de la société.

Les solutions pour éviter un redressement judiciaire

Pour éviter un redressement judiciaire, pensez à bien prendre certaines mesures. Pensez à bien surveiller régulièrement votre trésorerie, afin de détecter au plus vite des signaux faibles et agir rapidement pour trouver une solution.

Pensez à bien maîtriser vos coûts, que ce soit en termes d’achats ou encore en limitant les dépenses superflues. En effet, la gestion rigoureuse des coûts permettra à votre entreprise de maintenir une marge suffisante pour faire face aux imprévus.

Diversifier votre portefeuille client peut aussi être une bonne stratégie pour limiter les impacts financiers liés à la perte d’un gros client, par exemple.

Il est recommandé d’avoir recours à un expert-comptable ou à un consultant en gestion. Ces professionnels aideront notamment l’entrepreneur dans le développement du chiffre d’affaires, tout comme dans la mise en place et le contrôle du suivi budgétaire et financier.

Anticiper plutôt qu’être pris au dépourvu reste toujours la meilleure attitude à adopter lorsque l’on dirige une entreprise.

Les différences entre un redressement judiciaire et une liquidation judiciaire

Vous ne devez pas confondre le redressement judiciaire et la liquidation judiciaire, deux procédures juridiques bien distinctes.

Le redressement vise à permettre la poursuite de l’activité économique. Il a pour objectif de réorganiser l’entreprise afin d’en assurer sa pérennité et de garantir le maintien des emplois. Cette procédure peut être mise en place suite à une difficulté financière passagère ou structurelle, lorsque l’entreprise n’est plus en mesure d’honorer ses engagements financiers.

La liquidation, quant à elle, est une procédure qui consiste à cesser complètement toute activité économique. Elle intervient généralement lorsque la situation financière de l’entreprise est irréversible et qu’il n’y a aucune chance que celle-ci puisse se redresser.

Dans un cas comme dans l’autre, les dettes s’accumulent souvent rapidement. Les créanciers sont parfois nombreux et variés : fournisseurs, banques, salariés… Avec un redressement judiciaire, il existe un espoir que ces créances puissent être remboursées, tandis qu’une liquidation judiciaire signifie souvent une perte totale pour les créanciers.

Donc, le choix entre ces deux types d’intervention dépendra essentiellement du diagnostic posé sur la viabilité future de votre entreprise. Si vous faites partie des entreprises qui peuvent encore être sauvées, alors optez plutôt pour le redressement judiciaire plutôt que pour la liquidation car cela pourrait être une solution viable pour vous.

Juridique